Été 2007, un foyer de FEU BACTÉRIEN a été identifié vers Anould / Ban sur Meurthe / Clefcy. La maladie étant connue pour être virulente, il est possible qu'on la rencontre en descendant la vallée de la Meurthe : Saint Dié, Raon l'Étape et au-delà.
On peut lire pour commencer cette plaquette de sensibilisation, éditée avant les premiers foyers lorrains.
La plus grande prudence est de mise. Ainsi, on veillera à bien désinfecter ses outils en passant d'un arbre à l'autre, à l'alcool (70° et non 90°) ou à l'eau de javel dilué. On s'assurera de ne pas diffuser la maladie par échanges de greffons. Sachant que les insectes pollinisateurs participent à la propagation, on limitera également les migrations de ruchers.
Pour identifier la maladie :
- pousses terminales noires (comme brulées) recourbées en crosse
- le bois n'est pas sec : il reste souple
- en épluchant le bois vert en dessous, une couleur rouge/orange caractéristique apparaît
Seules les variétés suivantes sont sensibles à la bactérie :
- coing
- nèfle
- nashis
- poire
- pomme
- alisier
- amélanchier
- aubépine
- coing du japon
- cotoneaster
- pyracantha
- sorbier
- stransvaesia
Symptomatologie (d'après WIKIPEDIA)
Le feu bactérien est l'une des plus dangereuses maladies des poiriers, pommiers, cognassiers, néfliers et de quelques autres espèces de Maloideae comme l'aubépine ou le cotoneaster. L'agent pathogène est Erwinia amylovora, une bactérie Gram-négative de la famille de Enterobacteriaceae.
Suite à l'infection, les fleurs et les feuilles des bouquets floraux flétrissent et noircissent. Dans des conditions favorables, des branches entières peuvent flétrir et se dessécher en quelques jours. La pointe encore herbacée des jeunes rameaux infectés se recourbe en forme de crosse. A la différence d'autres maladies, les organes (fleurs, feuilles, fruits) infectés et desséchés restent attachés à l'arbre. Un chancre peut se développer sur l'écorce. Dans des conditions d'humidité suffisante, des gouttelettes d'exsudat, riches en bactéries et polysaccharides, sont produites à la surface des tissus infectés. C'est également un symptôme typique de la maladie. Dans le cas de fortes attaques et sur des variétés très sensibles, la maladie peut rapidement provoquer la mort de l'arbre.
Cycle
Les infections se font principalement par les fleurs et les blessures. Du point d'infection, elles progressent par le rameau, puis les branches pour atteindre finalement le tronc et les racines. Les conditions de l'apoplaste (pH acide, pauvreté en nutriments) sont défavorables à la vie saprophytique et amènent la bactérie à passer en phase parasitaire, phase qui s'accompagne de l'expression du système Hrp et de la disparition des flagelles. Lorsque l'infection est réussie, la bactérie gagne les espaces intercellulaires des parenchymes situés autour des vaisseaux conducteurs. L'infection se traduit par des nécroses des tissus dans lesquels évolue la bactérie; celle-ci progresse en suite par les tiges, à la surface desquelles peut exsuder des gouttelettes très riches en bactéries et en exopolysaccharides.
Dissémination
Par temps humide, on observe l'écoulement de ces gouttelettes visqueuses de couleur d'abord laiteuse, devenant brunâtre par la suite. Cette sécrétion, source d'inoculum, contribuera à propager la bactérie à l'aide des insectes, des oiseaux, du vent, de la pluie et de l'homme par le transport de greffons malades, raison pour laquelle certaines variétés très sensibles sont interdites de culture en France[1]. L'hiver, la bactérie survit dans des chancres situés sur les troncs des arbres. Ces chancres sont réactivés au printemps et émettent des exsudats qui serviront d'inoculum primaire pour les futures infections.
Lutte
Aucune résistance monogénique de type R/Avr n'a été identifié pour le pathosystème E. amylovora/Maloidées. Les résistances sont d'origine multigénique et d'intensité diverses: certaines variétés de pommier et poirier présentent une résistance quasi-totale à Erwinia amylovora. Les méthodes de lutte actuelles sont essentiellement prophylaxiques: élimination des débris végétaux infectés, des chancres sur les troncs, utilisation de variété résistante (par exemple la variété de poire Passe-Crassane est interdite en raison de sa très forte sensibilité).
[1] LISTE DES VÉGÉTAUX DONT LA PLANTATION ET LA MULTIPLICATION SONT INTERDITES SUR LE TERRITOIRE NATIONAL DU FAIT DES RISQUES LIÉS AU FEU BACTÉRIEN (site Légifrance)
Pommier à couteau (Malus domestica = Malus pumila):
Variétés: Abbondanza, James Grieve.
Pommier à cidre (Malus domestica = Malus pumila):
Variétés: Argile rouge, Tardive de la Sarthe, Doux Normandie, Blanc Sûr, Peau de Chien.
Poirier (Pyrus communis):
Variétés: Bronstar, Passe-Crassane, Laxton's Superb, Durondeau, Madame Ballet.
Nashi (Pyrus serotina = Pyrus Pyrifolia):
Variétés: Kumoi, Nijisseiki.
Cotonéaster:
Espèces, sous-espèces ou clones: Salicifolius floccosus, Salicifolius x << Herbsfeuer >>.
Pyracantha ou buisson ardent:
Espèces ou cultivars: Atalantioïdes << Gibsii >>.
Pommier d'ornement (ou pollinisateur):
Espèces ou cultivars: Crittenden.
Crataegus:
- semis de Crataegus;
- plants de Crataegus issus de semis, à l'exception de ceux destinés au greffage dans les établissements de production.
Documents de la Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt de Lorraine :
et aussi : la plaquette 2008 de prévention alsacienne
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