POUR OU CONTRE LES ENDUITS

page supérieure

Contrairement aux idées reçues, une branche coupée dans les règles de l'art, sur un arbre sain, n'a pas besoin d'être mastiquée avec un enduit ou baume "cicatrisant". Cela est possible grâce à certaines qualités des cellules du bois. De plus, progressivement, l'écorce peut venir recouvrir la plaie, apportant une protection supplémentaire. Parfois l'arbre vit assez longtemps pour que la plaie disparaisse, parfois non.

Bon endroit où couper la branche ==>>

 

 

Veillez aussi à avoir une coupe sans déchirures :
la scie doit bien couper.

Si votre coupe présente du bois déchiré,
vous pouver la parer avec une serpette
(= bisauter le bord).

 

Un arbre sain est un arbre sans moniliose, ni tavelure ou autres champignons microscopiques sources de chancres. Il est donc correctement aéré, et traité, si besoin, trois fois par an à la boullie bordelaise (deux fois à la chute des feuilles, qui ne tombent jamais en même temps, et une fois au débourrement).

Si vous souhaitez tout de même appliquer un enduit, donc gaspiller du temps et de l'argent, choisissez un produit qui contienne un agent anticryptogamique : du cuivre en général. C'est d'ailleurs ce genre de produit que les Croqueurs appliquent sur leurs greffes de printemps et d'automne, pour empêcher le desséchement.

Toujours, proscrivez le goudron de Norvège, car il agit comme un vernis. Privé d'air, le bois fermente et se nécrose, puis le pourissement descend le long des tissus.

Pour terminer, voici un compte-rendu de plusieurs échanges entre arboriculteurs, sur ce sujet. Cela provient d'un forum internet il y a quelques années.

 

Vieux tilleul

----------------------------------------
Message envoyé par Marie Lawn le 2/10/00 – 9:12

Bonjour!
Nous possédons un vieux tilleul (1,5m de diamètre environ) assez endommagé sur tout un côté par une précédente tempête et mangé par les vers. Nous ne voudrions cependant pas le couper, la partie restante étant très saine. Est-il possible de reboucher le trou, par exemple avec du goudron végétal ? Merci pour vos réponses !

----------------------------------------
Message envoyé par Olivier le 2/10/00 – 13:05

Quel bel arbre, le tilleul...

Mastiquer une plaie se fait DANS LES SECONDES qui suivent la blessure. Il aurait fallu agir beaucoup plus tôt je pense...

Je ne suis pas élagueur et ne veux pas vous donner de mauvais conseils. D'une façon générale, on cure ou coupe jusqu'au bois sain. Ensuite, on mastique (quoiqu'il y ait deux écoles. Le mastiquage des plaies est un vaste débat).

Mais ne vous contentez pas de mon avis et essayez de demander à un spécialiste.

C'est important de sauver un arbre. je vous comprend. Bonne chance.

Olivier.

----------------------------------------
Message envoyé par Jacques le 2/10/00 à 17:56

Bonjour,

Je crois que vous pourriez empirer la situation en remplissant la cavité avec un produit quel qu'il soit.

Le plus important est de s'assurer qu'un bon bourrelet cicatriciel se forme tout autour de la blessure. Si vous constatez qu'une section d'écorce commence à pourrir à cet endroit, vous devrez tailler délicatement le rebord jusqu'à la partie saine, ce qui devrait assurer une bonne cicatrisation.

Les produits de recouvrement sont contre-indiqués. La nature a tout prévu pour limiter la carie.

Il faudrait faire examiner cet arbre périodiquement par un arboriculteur professionnel, pour s'assurer de sa solidité.

Je vous invite à consulter mon site web :
http://www.iquebec.com/arbres. Vous y trouverez de l'information utile.

Jacques.

----------------------------------------
Message envoyé par Olivier Olivier le 3/10/00 – 1:51

J'attendais une intervention de Jacques.

Jacques, vous êtes donc d'accord avec ceci (lu dans l'ouvrage de Christophe Drénou : "la Taille des Arbres d'Ornement") : "Il n'existe aucune preuve scientifique démontrant les effets à long terme des enduits, fongicides ou autres mastics sur les arbres. PAR CONTRE, des études montrent qu'ils peuvent avoir un effet néfaste en constituant un milieu favorable aux micro-organismes (augmentation de l'humidité et de la température).

Par ailleurs, la relative inefficacité des enduits peut être partiellement ecpliquée par le fait qu'un arbre contient déjà sa propre flore de micro-organismes dans les différents compartiments de son bois. Certains d'entre eux possèdent un pouvoir pathogène important mais restent latents tant que les conditions micro-climatiques internes du bois ne changent pas.

À la faveur d'une plaie, cette flore d'agents pathogènes peut être libérées et commencer à proliférer en complétant son cycle de vie, AVEC OU SANS application d'enduit protecteur.

J'aimerais beaucoup avoir votre avis là-dessus.

Olivier.

----------------------------------------
Message envoyé par Jacques le 4/10/00 à 17:58

Bonjour Olivier,

Je ne connais pas l'ouvrage de Christophe Drénou. Pouvez-vous me fournir les coordonnées ?

Je constate que vous êtes bien informé surtout pour un type qui se dit non spécialiste en élagage.

Je ne détiens pas assez d'informations fiable pour commenter la présence et les effets d'une flore de micro-organismes dans les différents compartiments du bois, mais il est indéniable qu'un enduit protecteur ne peut être d'aucune utilité pour contrecarrer sa prolifération.

Lors d'un colloque à l'Université, nous avions eu toutes les misères du monde à dénicher deux spécialistes s'affichant en faveur de l'utilisation des produits de recouvrement. Il faut savoir que c'est leur patron qui en avait décidé ainsi. Après 20 minutes de délibérations, ces deux cobayes se sont volontairement rangés du côté des partisans du "non".

Au lieu d'un débat emballant, nous avons eu droit à une séance d'information très enrichissante.

Je me souviens qu'un grand expert nous avait alors informé que pour être efficace, un produit de recouvrement devait être appliqué dans les secondes qui suivent une blessure, ce qui confirme vos affirmations. Il serait illusoire de croire que cela soit possible;

En terminant, permettez-moi d'insister sur le fait que nombre d'horticulteurs véhiculent de l'information erronée, conduisant les propriétaires à procéder à des traitements de blessures inadéquats causant plus de dégâts qu'ils n'en préviennent. C'est surtout les opérations destinées à empêcher l'accumulation d'eau qui est en cause.

Il me ferait plaisir de discuter avec vous de ce dernier élément et de rédiger un court exposé destiné aux profane.

Jacques.

----------------------------------------
Message envoyé par polito le 4/10/00 – 18:29

Quelqu'un a-t-il entendu parler de la fragmentation des cellules ? Procédé par lequel l'arbre "isole" la partie abimée d'une branche pour qu'elle n'affecte pas le tronc principal... Les arbres ont plus de défenses qu'on ne le pense...
Polito

----------------------------------------
Message envoyé par Patrice Bellemare le 4/10/00 – 22:33

J'ai lu vos réponses et Jacques a effectivement de très bon conseils pour toi. Aucun enduit n'est effectivement nécessaire à l'exeption des cas d'une cavité creuse ammassant l'eau de pluie. L'eau stagnante dans un arbre favorise la pourriture et peut causer des dommages lors du gel. Dans ce cas l'on peut, après avoir soigneusement nettoyé la cavité jusqu'au bois sain, la remplir de ciment. Le ciment empêche l'accumulation d'eau et comme il laisse passer l'air, favorise l'activité naturelle de l'arbre. De plus il rétrécit tout comme le bois sous le point de congélation.

Ce procédé est très employé en Europe mais encore peu employé ici.

Patrice

----------------------------------------
Message envoyé par Jacques le 4/10/00 à 22:33

Bonjour Polito,

J'ai en main un exemplaire de la revue "Foret Conservation" du mois d'octobre 1984, dans laquelle on peut lire un excellent article intitulé "Du nouveau pour la santé des arbres", écrit par Pierre-Émile Rocray.

On parle de "compartimentage", procédé par lequel l'arbre isole les sections de bois cariées des sections saines. Il me semble que ce soit le terme exact de ce que vous appelez la fragmentation des cellules.

Jacques.

----------------------------------------
Message envoyé par Olivier le 5/10/00 – 2:26

Jacques,

"La taille des arbres d'ornements" a été édité par l'Institut pour le Développement Foretier en 1999 (IDF : 23 avenue Bosquet, 75007 PARIS, tél 01 40 62 22 80, fax 01 45 55 98 54). C'est un ouvrage plutôt destiné aux professionnels et aux services municipaux d'espaces verts. Christophe Drénou (ingénieur des techniques horticoles) commente, en les illustrant par 32 cas particuliers précis, les différentes méthodes et choix de taille (formation et entretien), élagage et émondage des arbres. Quatre annexes traitent de la biologie des arbres en abordant des aspects très techniques.

Je pense que presque tout le monde est d'accord sur la nécessité de –l'éventuelle- application d'un mastic ou enduit dans les secondes (voire moins !) qui suivent l'apparition de la plaie. D'ailleurs, cela seul pourrait nous convaincre de son inutilité (ou de sa nuisance) puisque, comme vous le dites, c'est impossible, au moins pour les coupes de grosse section.

Je crois que, tout simplement, la promesse d'une bonne cicatrisation est la qualité d'une coupe. Combien d'arbres a-t-on vu "massacrés" (personnellement, ça fait mal au coeur). Et le problème de l'eau stagnante peut être simplement réglé par l'inclinaison de la coupe. C'est l'ABC de l'élagage, non ?

Après, QUAND tailler ? Vaste débat là aussi ; et je rencontre de plus en plus de défenseurs de la taille en vert (sauf pour les essences qui "pleurent" comme le Cladrastis lutea – virgilier).

Polito,

Christophe Drénou parle plutôt de "compartimentation" du bois. Processus naturel que l'arbre met en place pour refermer une blessure.

Il classe les essences en deux tableaux :

Essences à faible compartimentation (lentes à cicatriser):
Betula, Prunus, Castanea, Fraxinus, Aesculus, Populus, Malus, Salix, Sophora, Sorbus.

Essences à forte compartimentation :
Capinus, Quercus, Acer, Fagus, Platanus, Tilia (cordata et platyphyllos).

Quant au ciment... J'ignorais cette technique.

Olivier.

----------------------------------------
Message envoyé par polito le 5/10/00 – 5:57

Tu as raison Jacques, c'est de ça que je veux parler.

On m'avait conseillé de tirer un joint de "mono" entre le ciment et le bois une fois le ciment sec, afin d'éviter que l'eau ne s'infiltre...

Polito.

----------------------------------------
Message envoyé par Marie Lawn le 5/10/00 – 7:37

Merci pour vos conseils. J'avais effectivement vu plusieurs arbres avec des cavités remplies au ciment. Doit-on l'appliquer directement sur le bois nettoyé ou est-il nécessaire d'employer une protection entre bois et ciment ? Et peut-on traiter l'arbre contre les vers, maladies, et si oui avec quels produits ,
Marie

----------------------------------------
Message envoyé par Jacques le 4/10/00 à 22:33

Bonjour Marie,

Le remplissage d'une cavité avec du ciment est un travail qui requiert une grande expertise et ne doit pas être exécuté par un amateur.

Vous pourriez sans crainte laisser la cavité à l'air libre et vous limiter à éliminer la matière en décomposition au besoin. Vous auriez alors plus de facilité à visualiser l'état de la carie, ce qui serait un réel avantage.

Bonne chance,

Jacques.

----------------------------------------
Message envoyé par polito le 5/10/00 – 18:39

Avant de remplir une cavité au ciment, il faut bien sûr nettoyer tout le bois abimé, puis brûler au chalumeau légèrement afin d'éliminer les spores restants, puis remplir au ciment. Il peut être nécessaire de piquer de petits clous afin de le faire tenir. En tout cas, c'est comme ça que je procède.
Polito.

 

----------------------------------------
Message envoyé par Marc le 5/10/00 – 20:20

Ouf !!!

Je souhaite à tous un jour d'assister à une conférence du Dr Alex Shigo. Ce docteur américain est contre l'application de quoique ce soit sur une plaie. Ce coloré bonhomme a écrit plusieurs livres et va disséquer dans la forêt des arbres préalablement blessés avec ses étudiants  chaque année. Une petite blessure sur un humain guérit plus vite s'il n'y a pas de diachylon (emplâtre – ndr). Le bois d'une plaie ne devrait pas être travaillé sinon on risque d'abimer en allant au-delà de la zone de compartimentation.

Le ciment, c'est une ancienne méthode. Plusieurs remplissent une plaie à l'aide d'urethane extensible (foam) en canette. Le produit adhère très bien, il ne prend pas l'eau, il est flexible et en gonflant, il remplit toutes les interstices. Ce qui dépasse du rebord de la plaie en gonflant peut facilement se tailler avec un couteau.

Les "vers" en question mentionnés sont probablement des saperdes du tilleul (Saperda vestita). Malheureusement, ces bestioles se contrôlent chimiquement avec des anti-perceurs (lindane, chlorpyrifos, endosulfan) à partir de la mi-juin. Il faut seulement traiter le tronc et les fourches des premières branches charpentières.

----------------------------------------
Message envoyé par Jacques le 5/10/00 à 22:51

Bonjour Olivier,

Merci pour les informations concernant l'ouvrage de monsieur Christophe Drénou.

Concernant votre question du 3 octobre, j'ai retracé un excellent texte écrit par messieurs Gaston Déry et Émile Rocray dans la revue "Foret Conservation" d'octobre 1984.

En voici deux courts passages, lesquels confirment les dires de monsieurs Crictophe Drénou.

<< Sur l'écorce d'un arbre et à l'intérieur des petites crevasses présentes sur des individus plus agés, il existe une multitude d'organismes (virus, bactéries, spores de champignons) qui vivent à l'état latent. Certains de ces organismes "attendent" vraissemblablement le moment propice pour coloniser les tissus ligneux de leur hôte. L'occasion se présente chaque fois qu'un arbre est blessé. En effet, les tissus internes soudainement exposés au milieu atmosphérique constituent une cible de choix, car ils offrent les conditions d'humidité et d'obscurité idéales pour le développement d'agents parasites.

(.................)

Des études sérieuses, menées de fronts par des chercheurs britanniques et américains, démontrent actuellement que l'utilisation de produits de recouvrement sur des blessures d'arbres a plutôt des effets contraires à ceux escomptés.>>

Par ailleurs, je diffère d'opinion avec vous lorsque vous affirmez que le problème de l'eau stagnante peut être simplement réglé par l'inclinaison de la coupe. À la suite de maintes observations, d'une discussion avec un expert en la matière et de mûres réflexions, je suis d'avis que l'angle et l'emplacement de la coupe ne doivent pas être déterminés en fonction de l'eau stagnante.

Un beau débat en perspective !

À bientôt.

Jacques.

----------------------------------------
Message envoyé par Olivier le 6/10/00 – 2:19

Jacques,

C'était un peu de naïveté de ma part que de croire que l'inclinaison de la coupe pouvait résoudre les problèmes de stagnation d'eau et de pourriture ; ce qui prouve bien que –même si je m'intéresse beaucoup au sujet- je ne suis ni bûcheron ni élagueur professionnel.

Il semble que la tendance générale aille vers l'abandon des mastics. En fait, nous nous rapprochons simplement des processus de cicatrisation que la Nature a mis en place longtemps avant l'invention de la tronçonneuse...

Quels sont vos opinions sur les époques de taille ?

À vous lire,
Cordialement,

Olivier.

----------------------------------------
Message envoyé par Jacques le 8/10/00 à 20:34

Bonjour Olivier,

Je vous invite à consulter mon site web :
http://iquebec.com/arbres. Vous y trouverez l'information ci-après mentionnée concernant les périodes propices à la taille. Évidemment, ce ne sont que les gandes lignes et nous pourrions débattre longuement sur le sujet.

"Il existe plusieurs périodes propices à la taille. Selon l'espèce d'arbre, son âge, son état de santé, ainsi que le type de taille à exécuter, on verra avantage à tailler à telle ou telle période de l'année. Cepandant, il apparaît qu'aucun arbre ne devrait être taillé d'une façon marquée durant le premier mois suivant l'apparition des feuilles (a). Pour les arbres feuillus, à l'exeption des arbres fruitiers (lesquels doivent être taillés entre le 15 mars et le 15 avril), les deux premières semaines de mai sont particulièrement indiquées, tout au moins en ce qui concerne la région de Québec."

  1. À cet effet, voici un extrait d'un texte intitulé "Pruning mature trees... when to Prune", visible sur le web : http://www.ag.uiuc.edu/~isa/ de la Société Internationale d'Arboriculture.

 

"Heavy pruning just after the spring growth flush should be avoid. This is when trees have just expended e great deal of energy to produce foliage and early shoot growth. Removal of a large percentage of foliage at this time can stress the tree."

Il ne faudrait pas croire qu'il y ait danger à élaguer quelques branches de certains arbres en été ou en automne, mais il faudra tenir compte du type de taille, de l'espèce d'arbre et de son état de santé notamment.

Jacques.

----------------------------------------
Message envoyé par Olivier  le 9/10/00 – 1:44

Jacques,

Je vais aller visiter tout ça.
Merci de nous faire partager vos connaissances.

Olivier.

----------------------------------------
Message envoyé par Pascal des Vosges le 13/10/00 – 12:42

Voici les enseignements issus d'une conversation avec un professeur d'élagage.
Cal = bourelet cicatriciel venant recouvrir la coupe. Chicot = bout de branche sec.

Lorsque l'on doit couper une branche, on doit toujours respecter la "ride de l'écorce". C'est un léger bourelet circonférique à la base des branches.

Une bonne coupe est réalisée au dessus de la ride de l'écorce, donc en oblique. Le bord de la coupe est alors bien alimenté en sève. Le cal se forme bien et recouvre toute la plaie. Le pourrissement, s'il se produit, reste alors souvent limité aux tissus de la branche internes au tronc. Il est stoppé par plusieurs barrières chimiques (à l'attache de la branche, à l'interface tissus branche / tissus tronc, dans les tissus du tronc...).

Les mauvaises coupes sont celles faites :
- loin des rides : formation d'un chicot disgrassieux, le cal situé à la base de la branche ne peut le recouvrir; pourissement le long du chicot puis cavité dans le tronc
- sous les rides, sur le tronc : la surface de la coupe est maximale (mais c'est joli : on est à ras du tronc), mais on a éliminé avec la branche les agents spéciaux des rides, qui transforment les cellules pour les rendre insensibles aux maladies ; la plaie tend bien à se recouvrir, mais le pourissement est le plus rapide
- avec déchirement : il est difficile au cal de venir recouvrir des tissus éclatés : c'est pour cela qu'après une grosse coupe à la scie, on "pare" à la serpette pour tout lisser

La taille des rameaux des arbres fruitiers dit la même chose : couper au sécateur en un léger biseau à l'opposé d'un bourgeon.

En présence de chicots pourris,
- couper comme si c'était une bonne branche, juste au dessus des rides de l'écorce, ou
- curer le trou, avec création d'une pente vers l'extérieur pour éliminer l'eau, ou sinon percer (à la perceuse) en diagonale par le bas, afin de limiter la taille de l'ouverture. Il existe encore, dans le bois du tronc, un mécanisme de barrière chimique, qui va alors entrer en action.

Sur les plaies de moins de 10 cm de diamètre, nous sommes d'accord pour ne rien appliquer. Mais lorsque la surface est conséquente, il est évident que jamais le cal n'aura le temps de tout recouvrir avant soit la mort de l'arbre, soit la pourriture. Dans ce cas uniquement, peut-être appliquer un enduit, mais à renouveler tous les ans ! (à confirmer).

L'utilisation du béton : c'est une technique abandonnée, remplacée par l'utilisation d'une résine spéciale. Le béton comme la résine visent à conserver l'intégrité mécanique de l'arbre (indispensable si l'arbre est en ville, pour protéger les passants, etc.). Jamais le béton n'a protégé de la pluie : chacun sait que le béton est perméable ! Au contraire, le béton conserve l'humidité au contact de la plaie, et donc les maladies associées.

----------------------------------------
Message envoyé par Jacques le 14/10/00 à 11:20

Bonjour Pascal,

Vous avez obtenu beaucoup de renseignements exacts de la part du professeur consulté.

Cependant, je ne considère pas qu'il soit de bonne pratique de causer une blessure dans l'écorse saine d'un arbre dans le simple but de faciliter l'élimination de l'eau.

À mon avis, la présence de l'eau dans les cavités causées par la carie du bois ne cause pas autant de problèmes aux arbres que les gens sont portés à le croire.

J'ajouterais même que, contrairement à l'information couramment véhiculée, ce facteur ne devrait pas être pris en considération pour déterminer l'emplacement des coupes d'élagage. Il m'a suffit d'un bref exposé pour en convaincre un expert et ce dernier m'a suggéré de procéder à une expérience relativement simple pour confirmer le tout. Je considère que ce rôle reviendrait plutôt à un étudiant en arboriculture urbaine.

Merci pour l'intérêt que vous portez à l'amélioration des techniques arboricoles.

Jacques.

----------------------------------------
Message envoyé par Remy Thibaut le 22/10/00 – 8:23

Il y a des tas d'arbres qui deviennent complètement creux avec le temps, et cela ne change rien à leur bonne santé. Surtout ne pas reboucher ! Tout ce que l'on peut faire c'est le faire tailler par un élagueur qualifié dans la taille douce, afin de l'alléger et de limiter sa prise au vent en période de tempête. On fait souvent ça avec les vieux arbres de ce genre.

remonter
accueil